Les camerounais s’acheminent vers une élection présidentielle. Paul Biya, président depuis des décennies, est candidat pour un nouveau mandat jugé de trop par certains observateurs de la scène politique africaine. Le scrutin sera sous les regards de la communauté internationale. Le Général Sékouba Konaté, qui a parachevé la transition du CNDD en 2010 et organisé des élections pour transmettre le pouvoir à un civil, est arrivé au Cameroun où il figure parmi un groupe d’observateurs internationaux.
Le travail des observateurs se borne généralement à témoigner sur le déroulement des élections. Mais leurs rapports servent de prétexte pour accorder ou pas du crédit aux résultats de l’élection. Une mission qui peut sonner pour le Général Konaté comme un coup de projecteur qui le replace au cœur du jeu politique international. Lui qui, après avoir organisé des élections pour céder la place à un autre, s’est senti moins reconnu. Le Général Sékouba Konaté a ressenti une certaine ingratitude venant du régime d’Alpha Condé qui l’a succédé.
Souvent discret comme l’exige sa posture d’ancien chef d’Etat, il a récemment réagi avec virulence lorsqu’un mouvement politique s’est vanté d’être rejoint par les deux anciens présidents Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté pour soutenir l’actuel président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. L’ex-président Konaté ne nie pas son soutien au président Doumbouya mais il ne semble pas encore pardonner le président Dadis malgré les efforts consentis par le président Doumbouya pour réconcilier les deux. D’ailleurs, Moussa Dadis Camara a suffisamment chargé Konaté lors du procès des évènements du 28 septembre. Être donc dans un même mouvement politique avec ce dernier ne semble plus à l’ordre du jour pour El Tigre, comme l’appelait Dadis Camara lorsque tout allait bien entre les deux.
Pouvoir apparaitre sur la scène internationale aidera le Général Konaté à sortir un peu de l’anonymat qu’impose son statut, à retrouver les caméras de la presse et à se sentir encore au cœur des cercles d’influence. La Guinée, elle, peut être fière d’avoir un de ses ressortissants être à ce niveau d’action sur l’échiquier international.
M’Bonet
