En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 18 avril dernier pour des faits présumés d’escroquerie, de faux et d’usage de faux portant sur un montant de 485 millions de francs guinéens, liés aux frais de voyage de neuf candidats au pèlerinage à la Mecque 2025, le procès de Lansana Baldé s’est ouvert ce mercredi 30 octobre 2025 devant le tribunal de première instance de Dixinn.
Dès l’ouverture de l’audience, présidée par la juge Damba Oularé, le prévenu a été appelé à la barre pour livrer sa version des faits.
À la barre, Lansana Baldé, secrétaire général de l’agence de voyage concernée au moment des faits, a reconnu sa culpabilité tout en apportant des explications. « J’étais secrétaire dans une agence de voyage. À mon avis, un secrétaire n’a pas la capacité d’envoyer quelqu’un à la Mecque, mais il peut fournir des conseils et enregistrer les clients. Depuis 2018, c’est mon numéro qui figure sur les affiches de l’agence, donc les clients me contactaient directement pour les inscriptions et les démarches », a-t-il déclaré.
Le prévenu a ensuite précisé que neuf personnes avaient payé les frais de voyage, mais n’avaient pas pu effectuer le pèlerinage cette année-là. « Elles devaient partir l’année suivante. Je n’ai pas versé les fonds correspondant à ces neuf inscriptions, car elles étaient supposées attendre. Malheureusement, l’argent versé par ces candidats a été perdu, sans que je sache comment, alors qu’il était sous ma responsabilité », a-t-il expliqué.
Poursuivant ses propos, il a ajouté. « Ces personnes savaient qu’elles ne partiraient pas immédiatement et qu’elles étaient sur une liste d’attente. Le directeur de l’agence n’était pas au courant de la situation, mais un collègue avec qui je travaillais en avait connaissance. J’ai effectivement perdu l’argent, sans savoir de quelle manière cela s’est produit. »
Au terme de cette première audience, l’affaire a été renvoyée au 12 novembre 2025 pour la comparution de la partie civile, ainsi que pour les réquisitions et plaidoiries.
Aliou Diaguissa Sow
