Arrêtés et placés sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry le 14 août dernier pour détention, consommation et vente de chanvre indien, le procès de Mohamed Baga Camara, Mohamed Kaba et Ibrahima Sory Mara s’est ouvert ce jeudi 9 octobre 2025 devant le tribunal correctionnel de Dixinn.
Dès l’ouverture de l’audience, le juge Alpha Saïdou Sylla a appelé tour à tour les prévenus à la barre pour qu’ils livrent leur version des faits.
Le premier à s’exprimer, Mohamed Baga Camara, né en 2005 et coiffeur de profession, a été interpellé alors qu’il venait de consommer une boule de drogue « kush », selon le procès-verbal. À la barre, il a nié les faits. « Je revenais de l’hôpital dispensaire pour des soins. À mon retour, j’ai eu des vertiges et des maux de tête. J’ai décidé de me reposer pour prendre mes médicaments. C’est alors que j’ai vu des forces de l’ordre pourchasser des jeunes. Pris de panique, j’ai couru, et c’est à ce moment que les agents m’ont interpellé. Je prenais de l’ampicilline, de l’ibuprofène et du philoco para pour calmer mes douleurs. J’ai perdu mon téléphone, mon carnet médical et mes médicaments lors de mon arrestation. »
De son côté, Mohamed Kaba, conducteur de moto-taxi basé au pont de Madina, a lui aussi rejeté les accusations. « J’étais venu travailler à Madina. J’ai stationné ma moto pour manger. C’est pendant que j’attendais ma commande que les agents sont arrivés. J’ai vu des jeunes courir, mais je ne me reprochais de rien, donc je ne me suis pas enfui. Quand ils m’ont arrêté, j’ai voulu résister, mais la vendeuse de riz m’a conseillé de les suivre. Arrivés au commissariat de Belle-Vue, celui chez qui on a trouvé le chanvre a été libéré parce que son grand frère, un commandant, est venu payer pour lui. Quand j’ai protesté, un agent m’a frappé, et j’ai encore la marque sur mon doigt. »
Le juge lui a alors rappelé que, selon le procès-verbal, il avait été arrêté en possession d’une importante quantité de chanvre indien.
Quant à Ibrahima Sory Mara, né en 2001 à Kissidougou, il a également nié les faits. « C’était à Coléah Domino, près d’une poubelle. Les agents sont arrivés vers 11 heures. J’étais malade et couché dans un cabaret. Ils ont ouvert la porte, m’ont trouvé là et m’ont emmené au commissariat de Belle-Vue. Dans le pick-up, il y avait déjà trois personnes. Arrivés là-bas, ils ont libéré un d’entre nous, sous prétexte que son frère, un commandant, était venu payer sa libération. »
Le juge a rappelé à Ibrahima Sory Mara qu’il avait été arrêté avec 40 boules de chanvre indien, selon le procès-verbal.
Après la clôture des débats, le représentant du ministère public a requis la condamnation des prévenus, estimant leur culpabilité établie. Il a demandé au tribunal de les condamner à un an d’emprisonnement, dont six mois assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF chacun.
Dans sa décision, le juge Alpha Saïdou Sylla a reconnu Mohamed Baga Camara, Mohamed Kaba et Ibrahima Sory Mara coupables des faits à eux reprochés et les a condamnés à six mois d’emprisonnement ferme et au paiement d’une amende de 500 000 GNF chacun.
Le tribunal a également ordonné la confiscation et la destruction des substances saisies, placées sous scellé au greffe.
Depuis le TPI de Dixinn, Aliou Diaguissa Sow pour Guinée114.com


